« Quelle couleur de béton ciré prendre ? qu’en pensez-vous ? »
Voici les questions que l’on nous pose régulièrement sur le choix de la couleur du béton ciré à réaliser et cela se justifie ! un béton ciré c’est pour longtemps, pas comme une peinture que l’on peut recouvrir au bout de quelques jours si la couleur ne plait pas. Un béton ciré de part son application qui demande beaucoup d’étapes et son coût (matière et main d’œuvre) ne peut pas être remplacé tous les mois. Notre habitation est notre lieu de vie personnel, notre cocon, l’endroit qui est en harmonie avec nous-même et c’est pour cela que la décoration, les couleurs, l’ambiance qui en ressort doivent être choisi de façon cohérente afin de s’y sentir bien. C’est sur ces points fondamentaux du bien être chez soi que le béton ciré à toute sa place autant par sa texture que par sa couleur. Le choix de la couleur d’un pigment de béton ciré ne doit pas se faire à la légère et qu’il y a des règles à respecter (ou pas) afin que votre chez vous devienne une unité qui vous reflète. Voici donc la théorie de base de la couleur.
Isaac Newton (1642-1727) fut le premier à découvrir que la couleur a pour origine la lumière. Après bien des expériences, il établit que cette dernière est constituée de plusieurs couleurs et, la faisant passer à travers un prisme, il mit en évidence les sept teintes de l’arc-en-ciel : rouge, orange, jaune, vert, cyan (bleu clair), indigo (bleu foncé) et violet. Les principes de Newton ont toujours cours aujourd’hui. Poursuivant les travaux de Newton, Thomas Young (1773-1829) découvrit que la lumière blanche est formée par trois seulement des couleurs de l’arc en ciel : le rouge, le vert et le bleu. Il s’agit des trois couleurs primaires. En 1859 le Physiologiste allemand Herman Von Helmholtz (1821-1894), s’appuyant sur les travaux de Young, développa la théorie selon laquelle notre œil « lit » la couleur en termes de rouge, de vert et de bleu. Cette théorie, largement adoptée, démontrait que chaque objet est « codé », c’est-à-dire décomposé par le cerveau en différents pourcentage de rouge, de vert et de bleu. C’est ainsi que nous percevons les couleurs.
la roue chromatique de Hering
En se fondant sur le spectre des couleurs de newton, les sept couleurs de l’arc-en-ciel et la découverte de Thomas Young, selon laquelle la lumière est formée des trois couleurs « primaires » – le rouge, le vert et le bleu -, Ewald Hering mit au point sa propre roue chromatique, ajoutant le jaune comme quatrième couleur « primaire ». Selon lui, le jaune doit être considéré comme une couleur primaire, car l’œil le voit comme une couleur indépendante, tout comme le rouge, le vert et le bleu. Il inclut également aux couleurs primaires de base le noir et le blanc. Hering décrivit son système de couleurs comme « le système naturel des sensations chromatiques ». Son système forme la base du NCS (Natural Color Système), utilisé dans le monde entier comme outils de vérification des couleurs.
Roue de Hering : la roue à quatre couleurs primaires fut mise au point en 1878 par le physiologiste allemand Ewald Hering. Le cercle intérieur de bruns neutres a été ajouté par la suite, un dans chaque quadrant. Ces teintes sont créées par le mélange des quatre primaires, dans des proportions variables.
Ajout de blanc : Cette roue chromatique, créée à partir de celle de Hering, montre que l’ajout de blanc produit des couleurs plus pâles formant une gamme de blancs délicatement teintés.
Ajout de noir : L’ajout de noir donne une gamme de teintes neutres foncées. Les principes régissant l’harmonie et la complémentarité des couleurs s’appliquent à ces deux types de roue chromatiques
Couleurs en harmonie
Le mélange de ces quatre couleurs primaires, c’est-à-dire le rouge, le bleu, le vert et le jaune, avec leurs voisines sur la roue, produit les couleurs secondaires, à savoir le violet, le turquoise, l’orange et le vert-jaune. Les couleurs tertiaires viennent du mélange à part égales d’une couleur secondaire et de l’une des deux couleurs primaires qui la composent. L’harmonie existant entre couleurs voisines est immédiatement visible sur la roue. Le même principe s’applique aux couleurs neutres : un jaune crémeux doux ira toujours très bien avec un orange brûlé.
Couleurs complémentaires
Il s’agit des couleurs opposées sur la roue, dont le rapprochement crée un « conflit ». Utilisées de façon judicieuse, elles peuvent produire le meilleur effet. Il est intéressant de noter que, lorsque deux couleurs complémentaires opposées sont mélangées, elles produisent un gris neutre. Si vous avez deux peintures de couleurs complémentaires, essayer de les mélanger afin de créer une troisième couleur neutre qui, par définition, fera un lien idéal entre les deux couleurs principales. Pour trouver facilement les complémentaires on utilise un cercle chromatique, où les couleurs complémentaires sont situées à l’opposé les unes des autres.
Couleurs tonales
Pour créer une palette tonale ou monochrome, il suffit de choisir une seule couleur et d’en utiliser différentes variantes. Cette technique fonctionne très bien avec les couleurs neutres. Pour animer ce genre de palette, il est recommandé d’ajouter matières et motifs. Mais attention, l’utilisation d’un seul ton de la même couleur ne constitue pas une palette neutre mais, bien au contraire, « signe l’arrêt de mort » de n’importe quel intérieur.
Couleurs neutres
Une couleur neutre est une couleur sans aucune dominante, ce qui est difficile à obtenir (et pas forcément souhaitable) en mélangeant de la peinture ou des pigments pour le béton ciré. Même un vrai béton ciré gris neutre, une fois appliqué sur les escaliers, les sols ou les autres surfaces d’une pièce, emprunte aux couleurs qui l’entourent, par exemple, il arrive souvent que l’on fasse des gris clairs en béton ciré (comme le gris souris) avec des murs blancs autour, et il en ressort sur les photos prisent de nos réalisations comme un béton ciré blanc. Les couleurs neutres des bétons cirés sont en général un mélange de deux à quatre couleurs primaires qui produisent une gamme de gris et de bruns plus ou moins foncés selon l’ajout de noir ou de blanc.
Bibliographie :
Alice Buckley, Les neutres et les pastels
Anna Starmer, Décoration d’intérieur